LA VÉRITÉ, RIEN QUE LA VÉRITÉ ? JE LE JURE !

Depuis notre plus tendre enfance, il nous est dit qu’il est mal de mentir. On nous enseigne que le mensonge fait de nous de mauvaises personnes. Pour autant, lorsque nous devenons nous-même parent et adulte, nous nous mettons à mentir à notre tour : à nos enfants, mais aussi à notre conjoint, à nos amis ou encore à nos propres parents. Bien entendu, nous ne le faisons pas par malveillance envers eux, ni même par esprit de revanche. C’est bien au-dessus de cela. Nous le faisons davantage parce que nous répétons ce que nous avons nous-même vu faire, par imitation. Et nous le faisons soit inconsciemment – soit consciemment, ce qui peut nous donner la chance de mieux comprendre pourquoi nos parents, nos proches, l’ont fait. Et ce qui peut nous donner la chance, aussi, de mieux pardonner.


Toutefois, que se passe-t-il lorsque, une fois adulte, nous découvrons un énorme secret de famille ? La plupart du temps, nous perdons pied, nous remettons en question ce que nous avons vécu, nous nous interrogeons sur les liens que nous avions et allons avoir désormais avec tel membre de notre famille. Nous nous demandons si leurs sentiments envers nous étaient sincères, et s’ils le sont encore aujourd’hui ? Et c’est parfois toute notre existence que nous allons remettre en question, si celle-ci a été basée sur un mensonge. Nous nous questionnons sur celui ou celle que nous sommes réellement, au fond de nous, si toute notre enfance a été bâtie sur un mensonge. Heureusement, toutes les enfances ne sont entourées de mensonges. Il existe bien des familles où tout est dit avec la plus grande transparence et sincérité. 

La vérité est un principe, universellement partagé par tous les hommes, dans toutes les cultures. La vérité fait partie des règles très importants qui régissent le monde des hommes. Sans cette règle, nous vivrions davantage dans le mensonge et la manipulation – ce qui serait très insécurisant. Cette règle permet à chacun de nous d’accéder tôt ou tard à une Vérité plus haute. Bien entendu, il arrive souvent que la vérité ne se sache pas toujours. Il lui arrive en effet souvent de prendre l’escalier, tandis que le mensonge prend, lui, l’ascenseur. Quoi qu’il en soir, tout semble se passer en ce monde comme si nous devions, tôt ou tard, apprendre la vérité – du moins, la vérité nous concernant. Donc, si la vérité finit toujours, tôt ou tard, par parvenir aux oreilles des concernés, pourquoi mentons-nous ? Eh bien nous mentons parce que nous avons peur. Nous avons peur que la bêtise ou la faute que nous avons commise soit vue au grand jour. Comme un enfant qui vient de casser un vase, nous mettons en douce les débris sous le tapis, nous fermons très fort les yeux, et nous espérons que personne ne verra l’énorme erreur que nous avons faite. Mais ce que nous cachons en réalité sous le tapis, ce n’est rien d’autre que notre propre jugement envers nous-même. Et ce jugement est, dans bien des cas, beaucoup plus dur et plus tranchant que celui que pourraient avoir les personnes qui nous aiment si nous prenions notre courage à deux mains pour leur avouer/raconter ce que nous avons fait – et surtout pourquoi nous l’avons fait. Ces dernières sauraient parfaitement nous pardonner nombre de nos erreurs. Mais nous ? Savons-nous nous pardonner ? Vraiment nous pardonner ?